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Quotidiano di informazione – Anno 35 n°185

Une présidence française dans l’Europe post-Merkel

Posted by fidest press agency su sabato, 4 dicembre 2021

Ce 8 décembre devrait voir en Allemagne l’installation du successeur attendu d’Angela Merkel, Olaf Scholz. Le nouveau chancelier prend la tête d’une coalition tricolore, dont le programme de gouvernement impressionne par sa tonalité résolument européenne. L’Allemagne va aussi présider le G7. En même temps, la France s’apprête à assurer la présidence du Conseil de l’UE, avec un chef de l’Etat décidé à faire la démonstration à ses compatriotes de la plus-value européenne et à ses pairs, du leadership français.La conjugaison d’ambitions européennes de part et d’autre du Rhin a le potentiel de faire bouger quelques lignes. La présidence française a déjà fait connaître les résultats qu’elle espère obtenir du Conseil en matières sociale, à propos des salaires minimums, climatique, avec le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, et en matière numérique, par l’adoption des directives sur les services et les marchés digitaux, entre autres. Elle n’a plus à craindre l’enlisement initialement redouté pour la formation de la coalition allemande, ni a priori une intransigeance dogmatique aux finances. Berlin ne paraît ainsi pas fermer la porte à une pérennisation du plan de relance européen, pour le remboursement duquel la future coalition réclame la création de nouvelles ressources propres. Le prochain exécutif fédéral souhaite aussi avancer sur l’union bancaire. Et l’évolution du Pacte de stabilité n’est pas taboue. Le texte donne par une formulation ouverte sur les sujets budgétaires traditionnellement conflictuels avec Paris les gages d’une disponibilité à dialoguer. Ce contrat de coalition est même reçu comme une réponse tardive de l’Allemagne au foisonnant discours de la Sorbonne de 2017.Avec la première visite d’Olaf Scholz attendue à Paris le 9 décembre, le moteur franco-allemand pourrait donc montrer à court et moyen termes qu’il reste bien huilé. Mais vise-t-il la même ligne d’arrivée pour l’Europe ? La vision d’une Europe non seulement « capable d’agir » mais aussi « stratégiquement souveraine », formulée à plusieurs reprises dans le contrat de coalition allemand, n’aura pas échappé à la France, dont l’un des trois mots d’ordre de sa présidence du Conseil sera « puissance ». S’engager comme le fait Berlin à « définir les intérêts allemands à la lumière des intérêts européens » et à agir « dans un esprit de service de l’UE dans son ensemble » devraient rassurer au-delà tous les partenaires européens de l’Allemagne.Mais la perspective fédéraliste imprimée au projet européen, chère aux Verts allemands, diverge clairement de celle du Quai d’Orsay. Pour la première fois un gouvernement allemand écrit noir sur blanc qu’il souhaite conduire l’Union « vers un Etat fédéral européen » (einen europäischen Bundesstaat). Ceci n’a jamais été le dessein français pour l’Europe. Transformer la Conférence sur le futur de l’Europe en « convention constituante » dépasse les attentes de l’initiateur de ce projet. Avancer à quelques pays sur certains sujets rejoint toutefois les aspirations françaises à l’intégration différenciée. Passer à la majorité qualifiée en matière d’affaires étrangères, comme le souhaite l’Allemagne, n’est pas d’emblée balayé d’un revers de main en France. En revanche, Paris goûte traditionnellement peu au renforcement du Parlement européen par le droit d’initiative. Et on imagine mal le pays créateur du Conseil européen soutenir un système de Spitzenkandidat, comme le réclame le futur exécutif allemand.Plus largement, l’écart paraît béant entre ces ambitions institutionnelles pour l’Europe soulevées par l’Allemagne et une précampagne électorale en France au ton souverainiste, comme la dangereuse remise en cause de la primauté du droit européen sur le droit national. Un dialogue entre Paris et Berlin sera vite nécessaire pour imaginer, en vue des élections européennes de 2024, les nouveaux contours de l’intégration européenne post-Merkel. Sébastien Maillard, Directeur de l’Institut Jacques Delors

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